La consultation citoyenne pour avis des électeurs dans une commune

Un conseil municipal peut décider de lui-même d’une consultation citoyenne (voir les articles du CGCT ci-liés), mais il s’agit aussi d’un droit de pétition des électeurs pour en demander la mise à l’ordre du jour au conseil municipal.

Cependant cette pétition pour demander une consultation citoyenne doit rassembler 10 % des électeurs inscrits (5 % pour une telle demande dans un EPCI)… Elle peut concerner un point qui touche l’ensemble de la commune ou seulement une partie, obligatoirement un point qui touche aux compétences du conseil municipal. Des élus d’opposition peuvent être les moteurs du recueil des signatures citoyennes.

Les détails à connaître :

10 % des électeurs inscrits sur les listes électorales de la commune peut demander qu’une consultation, sur toute affaire relevant de la compétence du conseil municipal, soit inscrite à l’ordre du jour de cette assemblée. Un électeur ne peut signer qu’une seule demande de ce type par trimestre. Le maire doit en informer le conseil municipal et décider ou pas d’inscrire la demande à l’ordre du jour, mais ce nombre d’électeurs est en général suffisant pour que la presse en parle et cela devient difficile de glisser cela sous le tapis…

S’il la met à l’ordre du jour,  le conseil municipal décide ou non d’organiser cette consultation (voire il peut aussi directement prendre une délibération allant dans le sens de la demande citoyenne). S’il décide de l’organiser, la délibération définit les modalités d’organisation de la consultation et elle rappelle expressément que cette consultation n’est qu’une demande d’avis qui n’imposera pas une décision (ce sera au conseil municipal d’en tenir compte ou pas)… Le Préfet a ensuite 2 mois pour valider cette consultation.

NOTE DE L’AELO À CE SUJET : Nous vous rappelons que vous avez vous-mêmes, en tant qu’élus, le droit de proposer à votre Maire de mettre à l’ordre du jour du conseil municipal tout point d’intérêt communal. Seul maitre de l’ordre du jour, il peut ensuite également vous le refuser (mais si sa justification est contestable, vous pouvez faire un recours). Cependant il est vrai qu’il est plus simple pour un maire de refuser la demande d’un élu d’opposition que de la refuser à des centaines ou des milliers d’électeurs…

  • Publié le 14/04/20
  • Mis à jour le 18/03/24 & le 25/03/24

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Mais cette inscription sur une « liste noire » ou ce « blacklistage » doit obligatoirement obéir à des règles établies par la CNIL (voir à ce lien), car une telle liste est un fichier de données personnelles, règles qui sont rarement respectées par ces Maires.

1) Tout d’abord l’information qu’il existe une telle « liste noire » d’internautes interdits de commentaires, et pour quels motifs, doit être une information connue des utilisateurs de la page ou du compte.

2) De plus, avant de prévoir de vous intégrer à cette « liste noire », le responsable de publication doit vous informer de son intention et vous laisser un délai raisonnable pour faire vos observations.

3) Enfin, lorsqu’il passe à l’acte, il doit vous en informer.

Si ce processus n’est pas respecté, vous êtes en droit de déposer plainte auprès de la CNIL, ce qui peut se faire en ligne à ce lien.

Et si vous souhaitez faire un recours en annulation de cette décision de votre Maire, préfectoral ou/et au Tribunal administratif, il est important d’avoir les preuves écrites indiquées dans les points 1 et 2 ci-dessus.

 

Par ailleurs la Cour Administrative d’Appel de Paris a rendu un avis le 27 mars 2023 (n° 21PA00815) qui, bien que ne mettant pas directement en cause une collectivité territoriale, pourra éventuellement être utile aux conseillers municipaux victimes de blocage abusif sur un réseau social de la Mairie.

En effet, cette jurisprudence ci-liée, établit que lorsqu’une personne morale de droit public agissant dans le cadre de sa mission de service public décide de susciter un débat public sur son réseau, appelant à des commentaires, elle ne peut pas interdire l’accès à ses publications et la possibilité de les commenter (sauf propos délictuels).

Il ne s’agit pas ici du cas d’une Mairie, et toutes les Mairies n’ouvrent pas forcément de débats avec leurs concitoyens sur leurs réseaux, mais beaucoup n’en sont pas loin. En l’espèce, il s’agissait du compte Twitter de l’Office français de l’immigration (personne morale de droit public) qui avait abusivement bloqué une personne qui avait critiqué ses modalités de fonctionnement administratif.

La CCA de Paris a donc annulé ce blocage.

Ce cas présente tout de même des similitudes avec des élus d’opposition abusivement « blacklistés » par leur Maire et certains d’entre vous pourront peut-être se servir de cette jurisprudence pour obtenir gain de cause dans un tel cas…

Extrait de cet avis de la CAA de Paris :

 

– Publié le 2 juin 2023 & mis à jour le 27 mars 2024

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