Comment faire si mon Maire ne présente pas l’état récapitulatif obligatoire des indemnités des élus ?

Rappelons que cet état nominatif doit vous être présenté selon la loi “avant l’examen du budget de la commune“, et qu’il doit comprendre pour tous les membres du conseil municipal toutes les indemnités de fonction, tous les remboursements de frais et tous les avantages en nature (pour ces derniers qui ne se feraient pas en numéraire, la Direction Générale des Collectivités Locales recommande de les inclure tout de même). Les indemnités de fonction de cet état récapitulatif sont à la fois celles perçues en tant que membre du conseil municipal et celles perçues en tant que représentant officiel de la commune au sein de tout syndicat, société d’économie mixte et société publique locale.

Pour les EPCI, c’est exactement la même chose, imposé cette fois-ci par l’article L52-11-12-1 du CGCT. Par contre, le CGCT n’impose pas que le tableau récapitulatif municipal indique les indemnités en tant qu’élu intercommunal.

Si vous faites partie des communes dans lesquelles votre Maire persiste dans son refus de communication obligatoire de cet état, aidez-vous des 2 documents de l’article que nous avons déjà publié sur notre site l’automne dernier, pour démontrer son erreur à lui-même comme aux autres élus et à vos concitoyens.

Vous pourrez également saisir votre Préfet pour qu’il le rappelle à l’ordre, ce qui a été fait à chaque fois que nos adhérents ont saisi le leur. Il faut cependant savoir que l’absence de présentation de ce document annuel ne permet pas d’obtenir l’annulation du vote du budget de la commune.

Enfin vous pouvez toujours interpeler aussi les habitants de votre commune via vos différents canaux d’expression : ” Qu’est-ce que notre Maire tient à cacher en refusant la transparence légalement obligatoire sur les indemnités des élus de sa majorité ? “…

La transparence sur l’utilisation de l’argent public n’est pas une option démocratique, c’est un dû pour pour tous les citoyens. Faites-la respecter en tant qu’élu d’opposition !

– Publié le 07/04/22

– Mise à jour du 13/11/23 : Et courant 2023, par 2 fois la CADA a officiellement indiqué que cet état des indemnités était un document communicable à toute personne qui en fait la demande, aussi bien au niveau communal qu’au niveau intercommunal. Voir à ce sujet notre article : 

https://aelo.info/2023/07/06/la-voie-aux-injonctions-faites-aux-maires-de-communiquer-letat-des-indemnites-des-elus-est-ouverte/

Questions similaires

Y a-t-il une obligation d’assiduité pour les élus locaux ?2024-03-25T12:08:26+01:00

Dans la très grande majorité des départements français, il n’y a pas d’obligation d’assiduité au conseil pour les conseillers municipaux, en dehors du simple engagement de principe du point 6 de la charte de l’élu local (voir notre question sur la déontologie des élus). En effet, (suite…)

Comment calcule-t-on les résultats d’une élection proportionnelle au plus fort reste2024-03-25T18:23:40+01:00

Les élections des membres de la Commission d’Appel d’Offres et des membres du Conseil d’Administration d’un CCAS, entre autres, se font au scrutin proportionnel au plus fort reste. L’AELO vous propose la fiche de calculs pré-rédigée ci-dessous pour comprendre le principe d’une telle élection. (suite…)

À partir de quel seuil une démission collective entraine une nouvelle élection municipale ?2024-03-22T16:51:07+01:00

Il y a 2 seuils à considérer, car ce seuil change dans la dernière année civile précédant le renouvellement national de tous les conseils municipaux (c’est-à-dire pour ce mandat : à partir du 1er janvier 2025).

Ensuite, les conséquences sont différentes selon que l’on soit dans une commune de plus ou moins de 1 000 habitants.

Le principal seuil à considérer est donc celui du tiers des sièges du conseil municipal qui doivent se trouver vacants du fait de démissions ou de décès, c’est le seuil déclenchant automatiquement dans les trois mois une nouvelle élection municipale partielle (communes de moins de 1 000 habitants) ou complète (communes de 1 000 habitants ou plus). Attention : sièges vacants, cela veut dire qu’il n’y plus personne, sur la liste de candidats aux élections municipales de début de mandat, pour remplacer les élus démissionnaires, ou que tous les suivants de liste des démissionnaires ont officiellement écrit au Maire pour lui signifier qu’ils refusaient d’entrer au conseil municipal. Le remplacement d’un élu ne peut se faire que par un élu de la même liste. Une élection municipale partielle est également déclenchée si le conseil municipal ne compte plus que moins de 5 membres dans les communes de moins de 1 000 habitants.

Ce seuil du tiers des sièges vacants passe à la moitié des sièges vacants au 1er janvier de l’année qui précède l’année du renouvellement national des conseils municipaux et le seuil des 5 membres du conseil passe à 4.

Dans tous ces cas, les membres du conseil municipal non démissionnaires, dont en général le Maire, restent en place jusqu’à la nouvelle élection, convoquée par le Préfet, pour gérer les affaires courantes.

Communes de moins de 1 000 habitants (art. L258 du Code électoral ci-lié) :

On ne procède alors par élection qu’aux remplacements des sièges vacants. La loi est telle – une conception curieuse de la démocratie… – qu’on peut voir des communes où seul le Maire n’a pas démissionné et où il se retrouve ensuite avec une majorité d’opposants en face de lui, en pouvant tout à fait se maintenir à son poste de Maire jusqu’à la fin du mandat !

Communes de 1 000 habitants et plus (art. L270 du Code électoral ci-lié) :

L’élection qui s’ensuit est complète, dans les mêmes conditions exactement que l’élection municipale de début de mandat, avec une nouvelle élection du Maire et des adjoints dans la semaine qui suit le scrutin.

– Publié le 22/03/24

Vos formations financées par votre collectivité : quels sont vos droits depuis le 02/11/21 ?2024-03-27T11:22:05+01:00

La note que vient de publier la Direction Générale des Collectivités Locales, sous l’égide du Ministère, pourra être utile à bien des élus d’opposition qui se voient abusivement refuser des financements de formation par leur Maire. Ils pourront en effet puiser dans ces 6 pages des consignes officielles qui s’imposent désormais à toutes les Mairies. Vous la retrouverez intégralement en fin d’article, avec les extraits vous intéressant pour argumenter auprès d’un Maire récalcitrant (extraits surlignés par l’AELO pour ses adhérents).

En effet, on peut y lire textuellement :

–  » Sous réserve du respect des procédures liées à la dépense publique, la collectivité ne peut donc pas refuser le bénéfice d’une formation à un élu qui formulerait une demande en ce sens.  »

–  » La jurisprudence a consacré le principe selon lequel chaque élu est libre de se former auprès de l’organisme de son choix… indépendamment des décisions (de formation) prises par sa collectivité  »

– Le Maire peut refuser de financer une formation si l’organisme n’est pas agréé ou si la formation n’est pas en lien avec l’exercice du mandat, mais la note précise que selon la jurisprudence, le Maire ne peut refuser une formation : 

–  » au motif de l’appartenance politique de l’élu ayant formulé la demande  » (par exemple : appartenance à un groupe de la minorité…)

–  » au motif qu’un autre organisme de formation proposait une formation à un prix inférieur (dès lors que la formation souhaitée n’a pas un coût excessif et que le plafond de 20% n’est pas dépassé*)  »

–  » au motif que le stage ne correspond pas exactement aux fonctions particulières des élus ou de leur appartenance à une commission en particulier  »

–   » au motif que le montant des crédits inscrits au budget prévisionnel est insuffisant, dès lors que la dépense liée à la formation ne conduirait pas à dépasser le plafond de 20%  » (de l’enveloppe indemnitaire annuelle globale des élus*)

Ce dernier point est essentiel, vu le nombre incalculable de fois où des élus d’opposition se sont vu refuser le financement de leur formation par leur Maire, au motif qu’il n’y avait « plus assez de budget formation d’élus »… Car c’est légalement une dépense obligatoire des communes et si le budget prévisionnel est dépassé, une délibération modificative budgétaire doit impérativement être votée !

La note de la DGCL précise parallèlement que tout élu demandeur d’un financement de formation par sa collectivité devra adresser au préalable la demande à son Maire ou son Président d’intercommunalité, accompagnée du devis et du descriptif de la formation, afin que ce dernier donne formellement un accord de financement et signe un contrat avec l’organisme de formation avant celle-ci.

Pour ce qui est des délibérations à adopter, la note rappelle l’obligation pour les collectivités de délibérer en début de mandat (ce qui n’était pas toujours fait…) au sujet des modalités prévisionnelles des formations d’élus financées par la Mairie ou l’interco, et elle précise que les collectivités qui utiliseront la possibilité de compléter le financement du DIF-élus pour une formation, à partir du 1er janvier 2022, devront en préciser les conditions par délibération (pour connaître vos droits à formation du DIF-élus, voir notre article ci-lié).

Enfin précision importante, à partir de la publication par le Ministère du répertoire officiel des thèmes de formation destinés aux élus (« courant 2022 »), les collectivités ne pourront plus financer de formations non inscrites dans ce répertoire.

* La note (en lien ci-dessous) précise en page 3 les modalités de calcul de cette enveloppe indemnitaire annuelle, qui peut être supérieure à la totalité des indemnités réellement perçues chaque année par l’ensemble des élus de la collectivité. (suite…)

Aller en haut