Dois-je recevoir le texte des délibérations avant le conseil dans les communes de moins de 3 500 habitants ?

La non-fourniture du texte des projets de délibérations, dans un très grand nombre de communes de moins de 3 500 habitants (qui sont près de 32 000 en France), est une anomalie qui empêche non seulement les élus d’opposition de pouvoir étudier ces textes avant la séance, mais qui les empêche aussi d’utiliser leur droit d’amendement.

L’AELO a saisi le Ministère en charge des collectivités locales à ce sujet mi-2020. La réponse du Ministère par courrier du 25/09/20 (extrait ci-dessous) signifiait qu’il n’y avait pas de problème, car en vertu de l’article L2121-13 du CGCT, les élus peuvent demander à avoir communication du texte des projets de délibération dès réception de l’ordre du jour… Malheureusement la réponse de la majorité des Mairies de ces « petites » communes est le plus souvent : nous n’avons pas assez de personnel pour avoir un texte finalisé avant le jour-même du conseil…

COMMENT Y REMÉDIER POUR QUE LE MAIRE PRENNE L’HABITUDE DE PRÉVOIR CES TEXTES QUELQUES JOURS PLUS TÔT ? Il vous faut faire la demande officielle du texte des délibérations prévues dès réception de l’ordre du jour en vertu de l’article L2121-13 du CGCT, et s’il ne vous est pas communiqué dans un délai raisonnable avant le conseil municipal, faire ensuite un recours en annulation de la ou des délibérations auprès du Préfet.

Vous n’obtiendrez sans doute pas du Préfet cette annulation, mais vous obtiendrez vraisemblablement une pression préfectorale sur votre Maire pour qu’il prenne l’habitude de vous remettre le texte des délibérations avant les conseils… Et sinon, passez au recours auprès du Tribunal administratif ! Mais en préalable, vous pouvez aussi bien sûr prévenir à l’avance votre Maire que c’est ce que vous allez faire si il ne rectifie pas les choses de lui-même, cela peut parfois suffire.

– Publié le 22 juin 2023

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Ensuite, les conséquences sont différentes selon que l’on soit dans une commune de plus ou moins de 1 000 habitants.

Le principal seuil à considérer est donc celui du tiers des sièges du conseil municipal qui doivent se trouver vacants du fait de démissions ou de décès, c’est le seuil déclenchant automatiquement dans les trois mois une nouvelle élection municipale partielle (communes de moins de 1 000 habitants) ou complète (communes de 1 000 habitants ou plus). Attention : sièges vacants, cela veut dire qu’il n’y plus personne, sur la liste de candidats aux élections municipales de début de mandat, pour remplacer les élus démissionnaires, ou que tous les suivants de liste des démissionnaires ont officiellement écrit au Maire pour lui signifier qu’ils refusaient d’entrer au conseil municipal. Le remplacement d’un élu ne peut se faire que par un élu de la même liste. Une élection municipale partielle est également déclenchée si le conseil municipal ne compte plus que moins de 5 membres dans les communes de moins de 1 000 habitants.

Ce seuil du tiers des sièges vacants passe à la moitié des sièges vacants au 1er janvier de l’année qui précède l’année du renouvellement national des conseils municipaux et le seuil des 5 membres du conseil passe à 4.

Dans tous ces cas, les membres du conseil municipal non démissionnaires, dont en général le Maire, restent en place jusqu’à la nouvelle élection, convoquée par le Préfet, pour gérer les affaires courantes.

Communes de moins de 1 000 habitants (art. L258 du Code électoral ci-lié) :

On ne procède alors par élection qu’aux remplacements des sièges vacants. La loi est telle – une conception curieuse de la démocratie… – qu’on peut voir des communes où seul le Maire n’a pas démissionné et où il se retrouve ensuite avec une majorité d’opposants en face de lui, en pouvant tout à fait se maintenir à son poste de Maire jusqu’à la fin du mandat !

Communes de 1 000 habitants et plus (art. L270 du Code électoral ci-lié) :

L’élection qui s’ensuit est complète, dans les mêmes conditions exactement que l’élection municipale de début de mandat, avec une nouvelle élection du Maire et des adjoints dans la semaine qui suit le scrutin.

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