1) Pouvez-vous nous présenter votre commune en quelques mots ?
J’habite un « village » de 5 000 habitants au Nord des Bouches du Rhône dans une zone agricole à 10mn du Vaucluse et de la gare TGV Avignon.
2) Qu’est-ce qui vous a amené(e) à vous présenter pour siéger au Conseil municipal ?
J’ai décidé de m’engager face à une gestion autocratique du village. Un maire en place depuis 4 mandats, une gestion immobilière au détriment de la commune : un immeuble en construction qui atteindra 18 m de haut grâce à une dérogation municipale au PLU au centre du village, des infrastructures insuffisamment anticipées, un cœur de village sans vie, des petits commerces à bout de souffle suite à l’agrandissement d’un supermarché à 500 m de l’ancien cœur du village, une gestion financière avec 8 millions d’euros de dettes (sans compter un Partenariat Public Privé de 5 Millions d’euros pour la réfection de toutes les rues du village) sans parler d’un gymnase à vocation départementale en cours.
3) Pouvez-vous nous détailler la façon dont le Maire et sa majorité respectent vos droits d’élus minoritaires ?
Très peu de respect pour les élus d’opposition. Dès le début de notre mandat, nos prises de paroles au conseil municipal reçoivent peu de réponses argumentées, souvent agressives.
Parce que la loi l’oblige, nous avons droit à un court texte dans les bulletins semestriels de la Mairie (1/3 de page en fin d’un magazine de 84 pages…).
Nos questions écrites ne sont pas retranscrites dans les compte-rendus et les débats n’apparaissent nulle part, ni nos propositions d’ailleurs ou au mieux elles sont « ré-adaptées ». Jamais aucun compte-rendu des décisions prises en lien avec la délégation permanente faite au Maire en début de mandat. Une photographe professionnelle a été embauchée, nous n’apparaissons sur aucune photo malgré notre présence lors des événements. Quant au localier du journal régional, on peut s’interroger sur le fait qu’il est trésorier d’une association qui perçoit des subventions de la Mairie. Personnellement la commission municipale à laquelle je siégeais ne se réunit plus depuis 2 ans…
4) Quelles actions avez-vous entreprises pour un meilleur respect de ces droits ?
En conseil municipal, en tant que porte-parole de l’opposition, j’ai demandé plus de respect oralement d’abord puis il y a eu des courriers au Maire et à tous les élus de la majorité. Pour calmer le jeu, j’ai dû menacer de saisir le tribunal si l’on continuait à me traiter de la sorte. En tant que conseillère municipale, mais aussi en tant que femme, je n’étais pas respectée.
Nous avons écrit aux juristes de l’Agence Technique Départementale (ATD13) qui sont au service de tous les élus des Bouches-du-Rhône pour demander le respect de nos droits. Nous avons écrit au Préfet, sous-Préfet et jusqu’au Ministère de la cohésion des Territoires pour le manque de transparence de certains dossiers.
5) Avez-vous suivi des formations d’élus de l’AELO ? Que vous ont-elles apporté ?
J’ai suivi plusieurs formations de l’AELO. Elles m’ont apporté des informations sur les lois qui régissent le fonctionnement des municipalités. Elles m’ont permis d’être davantage respectée par la majorité en place qui avait facilement le mot incompétence à la bouche. Pouvoir opposer la loi a été un atout non négligeable. Lors de ces formations, la possibilité d’exprimer son cas personnel et de partager avec des conseillers municipaux d’opposition d’autres villes et villages est très positif. Ces formations m’ont aidée à faire face, avec plus de confiance et de sérénité à une majorité qui fait bloc et n’accepte aucune contestation même légitime.
– Publié le 22/04/20