1 – Pouvez-vous nous présenter votre commune en quelques mots ?

Linselles est une commune de 8 450 habitants qui a su rester proche de la nature. Cette commune du Nord où il fait bon vivre allie le dynamisme de la ville avec un esprit convivial de village. Située dans les vallées de la Deûle et de la Lys, à 20 minutes de Lille, elle propose un cadre de vie plus qu’agréable.

2- Qu’est-ce qui vous a amené à vous présenter pour siéger au conseil municipal ?

Bien que je me sois engagée dans la campagne un peu par hasard, ma motivation première est de pouvoir veiller aux intérêts de mes concitoyens. Fonctionnaire et fille de fonctionnaire, j’ai le service public dans le cœur. Œuvrer pour le bien commun et non pour le bien individuel, sur le long terme et dans l’intérêt de tous, sans se mettre en avant, voilà ce qui pour moi doit primer durant mon mandat.

Ma deuxième motivation est d’essayer de changer un peu les mentalités en essayant d’impulser une société plus inclusive où chacun a sa place et ainsi prouver que la différence est une chance. Prouver qu’apporter les moyens nécessaires pour certains est bénéfique pour tous.

Ma troisième motivation est d’apporter un vent de nouveauté. L’équipe à la tête de la mairie est en place depuis de nombreuses années. Si on veut impulser le changement, il est important d’apporter un point de vue nouveau, grâce à de nouvelles personnes avec leurs connaissances, leur vécu, leur motivation et leur dynamisme mis au service des habitants. C’est un engagement citoyen. Il est facile de se plaindre mais cela ne change rien… Il faut agir en commençant par sortir de sa zone de confort, aller vers les autres, estimer leurs besoins et se donner les moyens d’y apporter une réponse appropriée. Quand on veut, on peut… étant élue minoritaire cela sera peut-être un peu plus difficile mais je me donnerai les moyens d’y parvenir.

3 – Pouvez-vous nous détailler la façon dont le maire et sa majorité respectent vos droits d’élus minoritaires ?

Tout d’abord, je tiens à souligner que j’apprécie la formulation de votre question « élus minoritaires » et non forcément « élu d’opposition ».En effet, dans notre commune, deux listes se sont affrontées mais au regard des programmes, les idées étaient sensiblement les mêmes (même si maintenant une petite querelle entoure la paternité de ces idées). Je ne me vois donc pas comme une élue de l’opposition mais comme une élue minoritaire. Ma posture n’est pas de contester forcément, je participe avec plaisir, j’apporte mon point de vue et si, grâce à mon investissement, le projet bénéficie aux Linsellois alors j’en serais ravie car au final c’est ce qui m’importe.

Bien que mes droits semblent respectés dans l’ensemble, la formation de début de mandat m’a permis de cibler les points de vigilance à avoir afin que mon mandat se déroule le mieux possible. Il est vrai que nous avons à notre disposition les documents demandés, nous avons les informations dans les délais légaux mais il me semble tout de même que nous n’avons pas le même niveau d’information que les conseillers municipaux issus de la liste majoritaire. Nous ne sommes pas forcément au courant de tous les tenants et les aboutissants de chaque dossier. Nous devons aller à la pêche aux infos, investiguer, participer à de nombreuses réunions de commissions… Et dans mon cas de façon bénévole, car en tant que simple conseillère municipale, nous n’avons pas de subvention ou dédommagement. Cet écart provoque parfois des incompréhensions, que je tente de lever grâce à mes questions lors des conseils municipaux, mais ces questions peuvent être mal interprétées en me prêtant des intentions qui ne sont pas les miennes (chercher la petite bête par exemple).

Nous n’avons pas pu non plus nous impliquer à la hauteur de nos ambitions. En effet, bien que nous puissions faire partie des commissions, nous n’avons pas pu prendre part aux délégations dans les structures extérieures (sauf celles prévues par la loi). En effet, la majorité ayant présenté leur liste sans y ajouter des membres de notre groupe, nous avons proposé nous-mêmes une liste qui n’a forcément pas été retenue. Mais comme on dit, c’est le jeu ma pauvre Lucette… Et il faut se l’avouer si nous avions été dans la situation inverse, leur aurions-nous laisser une place ???

4- Quelles actions avez-vous entreprises pour un meilleur respect de ces droits ?

Pour le moment, avec ce début de mandat assez particulier (conditions sanitaires, report des calendriers, vacances…) à part montrer ma présence et m’impliquer dans différents dossiers, je n’ai pas pu faire grand-chose. Je suis également membre de six commissions.

Lors du premier conseil municipal, j’ai, grâce à une question, essayé d’évoquer la question du régime indemnitaire des élus notamment celui des « simples petits » conseillers municipaux, mais sans succès… Cela a d’ailleurs été l’occasion du premier article politique dans la presse locale où figurait mon nom… Ma prochaine action pourrait bien concerner le règlement intérieur… Affaire à suivre.

5- Avez-vous suivi des formations d’élus de l’AELO ? Si oui, que vous ont-elles apportées ?

J’ai suivi la formation « Connaître ses droits d’élu(e) d’opposition et éviter les erreurs de début de mandat » et elle a été riche d’enseignements. Comme je l’ai dit, elle m’a permis d’avoir les éléments d’informations nécessaires pour veiller au respect de nos droits. Elle m’a aussi apporté les éléments de langage utiles pour mes prises de parole lors des conseils municipaux car il est plus facile d’avancer des arguments quand on est certain d’être dans son bon droit. Comme je l’ai également dit, nous n’avons pas le même niveau d’information sur les sujets, nous n’avons pas l’ancienneté dans la fonction, nous n’avons pas l’accompagnement nécessaire dans notre prise de fonction, il est donc très difficile de se sentir compétent et légitime… Mais cette première formation m’a donné la confiance nécessaire pour faire des propositions, pour prendre la parole face au maire, pour m’appuyer sur le droit (notamment le CGCT) pour avancer mes arguments… De plus, avec l’association, je me sens moins seule car je sais que si j’ai des questions je pourrai trouver soutien ou conseil et ainsi pouvoir envisager mon mandat plus sereinement sur la durée. Pour le moment, j’ai suivi UNE formation mais je suis certaine que ce ne sera pas la seule car en plus de la compétence du formateur, rencontrer d’autres élus locaux, échanger, partager nous permet de nous créer un réseau. Parfois, on se sent un peu seul face à la majorité, mais il ne faut pas oublier que c’est l’ensemble des élus minoritaires qui permet à la démocratie de s’exprimer.

– Publié le 19/11/20

 

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